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L'A330-300 qui fait le vol transatlantique

Pour arriver en Guyane Française, j’ai emprunté Air Caraïbes depuis Paris, solution la moins onéreuse a priori, pour peu qu’on fasse attention aux faux frais liés au vol. Petit tour d’horizon des services.

D’abord, est-ce que ça vaut le coup au niveau de bagages embarquées ? Là c’est une agréable surprise de découvrir qu’Air Caraïbes proposent d’embarquer jusqu’à 58 kg par personne, oui, oui ! Deux bagages de 23kg chacune en soute et 12kg en bagage cabine ! Et vous avez encore la possibilité de prendre un « accessoire » en plus, type PC portable, sac à main, appareil photo… Air France, seul concurrent direct depuis Paris, n’est cependant pas en reste, puisqu’il propose le même poids en soute et qu’ils ne sont pas très vigilant sur vos bagages à main… Attention, pour Air Caraïbes, cela n’est valable que sur les vols transatlantiques et pour Air France, pour certaines destinations seulement, dont Cayenne fait partie.

Bon choix pour l'apéro 😉

Concernant les tarifs, y’a pas photo, Air Caraïbes est nettement, nettement moins cher qu’Air France à vol équivalent. Ressent-on une différence en cabine ? Le repas servi par Air Caraïbes était très bon, avec apéro (sélection parmi différents rhums!), plats antillais, café/thé ; des boissons et en-cas sont dispos pendant le vol. La place pour les pieds et jambes est correct, sans plus ; le confort des sièges est lui limite : en classe économique, sur l’A330-300 que j’ai emprunté, les sièges étaient, je trouve, très raides et peu souples, en somme peu confortable pour une petite sieste, même en inclinant au maximum ; j’éviterais un vol de nuit sur le même avion de la compagnie. Niveau divertissement, un écran par personne, de qualité moyenne avec finalement peu de choix compte tenu de la durée du vol (tout de même 9h et peut-être deux films intéressants!). Le personnel de bord se fait vite oublier, réfugié au fond de la cabine pour discuter ou se reposer ; dans cet appareil, on est déjà au rythme local semble-t-il ! Globalement, je dirai que le service est moins bon qu’Air France, qui sur ces vols est toujours aux petits soins pour ses passagers et propose un confort de sièges bien supérieur. Mais bon, il est normal qu’en payant presque le double, il y ait une nette différence de qualité.

Je parlais des faux frais, l’un d’eux peut être lié à votre heure d’arrivée tardive à l’aéroport de Cayenne. Avec Air Caraïbes, depuis Paris, vous pouvez par exemple souvent arriver en début de soirée à Cayenne (alentour de 18h) et il n’y a plus alors de transport en commun pour vous emmener en ville, vous êtes obligé de prendre le taxi (environ 35€) ou louer une voiture. Si votre destination finale est dans une autre ville que Cayenne, là il vous faudra attendre le lendemain pour partir (=frais d’une nuit sur Cayenne, potentiellement élevé si vous n’avez pas encore de contact). Dans le cas où vous louez une voiture pour partir directement, sachez que la taxe d’abandon (c’est à dire rendre son véhicule dans une autre agence que celle de départ) est assez élevée ici, plus de 100 euros! Pas vraiment de solution bon marché donc lorsque vous arrivez tard. Les horaires de Air France semblent, à ce niveau, mieux étudiés pour favoriser votre arrivée. Il faut donc en tenir compte dans le calcul de votre voyage.

Survol des environs de Cayenne

Dans les à-côté proposés par Air Caraïbes, le service de réservation de sièges est gratuit et disponible pour toutes les classes. En le faisant à l’avance, vous êtes sur d’avoir un beau hublot, sans aile, pour observer… le bleu de l’océan Atlantique encore et encore. Le service de réservation de sièges est couplé avec l’enregistrement en ligne, avec impression de vos cartes d’embarquement. Attention, les rangées de deux sièges à l’arrière sur l’A330-300 sont certes bienvenues pour un couple mais la personne près du hublot aura l’inconvénient d’avoir un boîtier sous le siège devant lui, prenant la moitié de l’espace pour les pieds et empêchant d’étendre ces jambes, fausse bonne idée donc ! Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres sièges, tenez-moi au courant dans les commentaires. Sinon Air Caraïbes propose un programme de fidélité que vous pouvez souscrire gratuitement pour le niveau le plus simple. Dans le cas d’un vol transatlantique, je vous recommande fortement de le faire car ensuite vous pourrez presque faire un vol gratuit dans la région Caraïbes avec les miles cumulés par votre seul aller.

Quand on pense à la ponte des tortues, on a tous en tête ces images d’énormes tortues, fournissant un effort suranimal pour monter une plage et atteindre leur lieu de ponte. Et bien la plupart de ces images proviennent de Awala-Yalimapo, de son joli nom, « plage des hattes ».

Awala-Yalimapo est certainement le village le plus au Nord de la Guyane ; les plus avertis diront certainement que cela en fait naturellement l’un des villages les plus sympas. Et ce n’est pas faux : il s’agit d’un endroit très plaisant, ses maisons ouvertes, implantées sur des espaces de sable blanc participant au charme général. Il y a beaucoup d’espaces entre les habitations, la végétation n’est pas ici sur la côte aussi dense qu’un peu plus loin dans les terres, on respire… Les habitants de ce village sont amérindiens ; depuis le Xième siècle, ils ont toujours été là, malgré les multiples événements coloniaux qui les ont affectés, parfois atrocement. Et maintenant, ils gèrent le développement de leur commune en autonomie.

Le village est d’accès facile, une route de bonne qualité, parallèle à la côte, part de Mana et vous conduit directement à un parking, à 50m de la plage. Peu avant le village, après le seul rond-point de la route, vous pouvez vous arrêter à la maison de la Nature, pour obtenir des informations sur la biodiversité locale et principalement bien sûr sur les tortues luth.

Arrivée sur la plage

D’ailleurs, j’y viens puisque c’est tout de même l’objet de cet article. Pour voir ces grandes bestioles, faut être là au bon moment. Ça implique : a) d’avoir choisi, la bonne saison : pour la ponte, c’est avril à juillet ; pour les émergences des bébés, c’est juillet-août ; b) d’être là au moment des marées hautes et même environ 1h30 avant ; c) de préférer le tout début ou la toute fin de journée, bref les heures les moins chaudes mais sans que ce soit la nuit (pour la visibilité et… les photos). Ces conditions peuvent vous paraître difficile à réunir mais en pratique c’est plutôt aisé. D’autant plus que prés de 7000 femelles viennent pondre sur cette plage de 5km (mais pas toutes la même année tout de même!) et ce à plusieurs reprises ; vous êtes donc pratiquement certains de voir plusieurs spécimens même durant un court séjour.

Préparation du lieu de ponte

La ponte comment ça se passe ? Au moment de la marée haute, nos grosses mèmères de 600kg (et oui) nagent jusqu’au rivage puis « s’échouent » le plus loin possible sur la plage avant de commencer leur ascension vers le haut de la plage, à l’abri de la marée, prés de la végétation. Et quel effort pour ces tortues ! Avec leur demi-tonne passée, sortir de leur milieu naturel, se priver de la poussée d’Archimède, et refaire ça une petite dizaine de fois en quelques semaines, moi je dis, ça force l’admiration. Donc, suivant son instinct naturel, une fois à la bonne place en haut de la plage, la tortue commence à remuer le sable tout autour de ses pattes arrières, pendant un moment, et finit par commencer à creuser un trou, très délicatement, toujours avec ses pattes arrières (et sans regarder). Elle prend son temps, alternant le creusage du trou avec ses deux pattes, un coup la droite, un coup la gauche, s’enfonçant de plus en plus profond dans le sable, mais doucement, tranquillement. Il est fascinant de voir à quel point elle fait cela avec méthode et calme malgré son apparence massive.

La tortue et la plage des hattes

Creusage du trou

Au bout d’un moment, elle décide que le trou est suffisamment profond et c’est le moment de pondre, j’ai l’impression que la tortue est très calme à ce moment là mais à vrai dire, je ne sais pas lire sur le visage des tortues. Apparemment, elle émettrait des sons particuliers pendant la ponte mais je n’ai rien entendu de tel. Cela dure un moment et puis finalement elle recouvre tout aussi délicatement le trou avec du sable jusqu’à le remplir et commencent à remuer dans tous les sens, un peu n’importe comment, comme pour cacher l’endroit précis où le trou se trouve avec ces précieux petits. Et d’un coup, tout va très vite, elle se tourne vers la mer, descend la pente de la plage à toute vitesse et la voilà repartie dans l’eau en moins de deux. Incroyable ballet… tout ce travail et dire qu’elle ne verra jamais ses petits…

Retour dans l'océan

Car la maman-tortue, si elle vient tous les sept ans sur cette même plage pour pondre, ne revient pas vérifier, soixante jours plus tard environ, si sa progéniture a correctement terminé sa croissance ; la maman, elle a déjà recommencé son tour dans l’Atlantique. Alors qu’arrive-t-il à ces œufs ? Et bien ça vous le saurez au prochain épisode, quand j’en saurais plus…

PS : Je profite de cet article pour rendre hommage à « Georges le solitaire » décédé ce 24 juin 2012 : c’était le dernier représentant de son espèce, les tortues géantes des Galapagos…

Awala-Yalimapo pratique :

  • Accès : aller jusque Mana, suivre la route côtière vers l’ouest.

  • Logement : Auberge de jeunesse Simili situé à côté du seul rond-point de la route, jolie et bien située, à côté de la plage, de la maison de la nature et au calme entre les arbres, un peu à l’écart du village (vous y aller à pied par la plage)

  • Manger : la Yalimale à Yalimapo pour gouter les spécialités !

  • Observation des tortues : ne rester pas trop près tant que la ponte n’a pas commencé ! N’utilisez pas de flashs pour les photos, préférez les téléobjectifs pour avoir des plans rapprochés.

Photos de l’article

Sources pour les chiffres : Wikipédia, Paris-Match.

A Lille, on prend la voiture pour aller acheter des cageots de bières en Belgique. A Saint-Laurent, on prend la pirogue pour aller faire ses courses au Suriname. Point besoin de visas pour se rendre de l’autre côté du fleuve, à Albina : les contrôles ne se font que plus loin sur la route qui mène à Paramaribo, la capitale. La libre circulation entre les deux pays marche aussi pour les marchandises et c’est la raison majeure qui poussent les guyanais à se rendre sur ce petit bout de Suriname.

Car Albina, faut l’avouer, c’est pas très grand. Ce qui amuse d’abord, c’est de voir les noms de rues suffixées de « straat » (quand je disais que c’était comme en Belgique..) : les anciens colons néerlandais ont laissé leur trace. Mais pas pour tout, par exemple ici, on roule à gauche et les volants sont à droite. Est-ce du à la proximité d’avec le Guyana, ancienne colonie britannique ? Je ne sais pas. Et j’aurais du mal à demander le pourquoi à un local car je n’arrive pas à savoir quelle langue ils parlent ici. Contre toute attente, ça ne semble pas le néerlandais, ni l’espagnol et malgré quelques mots de français, le reste m’est inaccessible. Un amérindien, me voyant tergiverser avec un commerçant pour connaître un prix, me lance un autre baragouinage avec dedans les mots « taki-taki ». Je fais alors une traduction mentale : « Monsieur, vous pouvez vous adresser à cet homme en parlant le dialecte local sur cette portion du fleuve, à savoir le Taki-taki. A bientôt ». Je salue l’amérindien, voilà un mystère résolu.

Ce qui saute aux yeux dés l’arrivée, c’est l’omniprésence de « supermarkets » chinois : « John Su Supermarket », « A-San Supermarket », « Hong Supermarket », je pourrais continuer longtemps. La demande pour ce genre de magasins est là : les tarifs au Suriname sont nettement moins élevé qu’en Guyane. Les importations maritimes guyanaises sont en effet fortement taxées par l’État français sous couvert de « l’octroi de mer ». Je ne sais pas plus que vous ce que c’est sauf que ça fait drôlement grimper les prix… Heureusement donc, les chinois surinamais et leurs tarifs défiant toute concurrence se sont installés pile où il fallait. Décidément très fort ces chinois. On y trouve globalement de tout, sauf du frais ; tout vient des quatre coins du monde : coconut milk de Thaïlande, épices d’Inde, dentifrice du Vietnam, bric à brac de Chine, Heineken des Pays-bas,…

La ville est donc clairement orientée vers le commerce et de nombreuses publicités sur les façades, peintes à la main comme en Inde ou au Népal, vous rappellent les marques les plus connues, dans le cas où, suite à un important traumatisme crânien, ayant perdu tous vos souvenirs mais pas le goût de la bière, vous n’ayez pas à hésiter sur le choix de votre boisson : « Une Parbo Beer, s’il vous plait ! ». Les Guyanais les plus avertis ne s’y trompent pas, à Albina on achète. Ils viennent donc ici se ravitailler en utilisant une brouette : passe-partout, grande capacité, résistance. L’accessoire indispensable.

Parlons un peu couleur locale pour conclure : la majorité des personnes, garçons ou filles d’ailleurs, ont des dreads ou tresses africaines. Les gars portent ces grands bonnets afros contenants toutes leur imposante chevelure et les filles arborent leur tresses violettes, blondes ou vertes. Ajoutez à cela quelques bistrots avec des Bob peint à la main et une devanture colorée, un fond musical jamaïcain et vous y êtes. D’ailleurs, je verrai un peu plus loin tout un ensemble de coiffeurs dédiés au rajout de mèches et autres suppléments capillaires. Amusant de voir qu’ici, aller chez coiffeur implique de gagner des cheveux, pas d’en perdre.

Donc, pour ceux qui avait perdu le fil, Albina, on y arrive aussi facilement qu’en Belgique, on conduit comme en Angleterre, ils parlent comme en Guyane, écrivent comme aux Pays-Bas, se coiffent comme en Jamaique, peignent comme en Inde, sont envahis par les produits de Chine mais, mais, mais : Albina, c’est au Suriname.

Albina pratique :

  • « Embarcadère » des pirogues depuis Saint-Laurent : au bout du Boulevard du Général De Gaulle

  • Tarif de la pirogue depuis Saint-Laurent : 5€ aller ET retour (vous payez au retour)

  • Pas besoin de visas si vous ne poussez pas plus loin au Suriname

  • Prévoir un sac (ou une brouette donc!) pour rapporter vos achats

  • Manger le midi : aucune hésitation, aller chez Héroina, vous ne serez pas déçu quoique vous choisissiez et les prix sont vraiment raisonnables au vu de la quantité !

Messieurs, vous étiez demandeurs, voici les tarifs des cubis de différentes marques de rhum au Super U de Saint-Laurent. Ils sont vendus par cubis de 3 ou 5 litres généralement. Le rhum « Belle Cabresse » est la spécialité locale (rhumerie de Saint-Laurent), je l’ai goûté en ti’punch, bah ça passe plutôt pas mal; à comparer avec d’autres mais je n’ai pas encore eu ce plaisir. Renseignements pris, l’envoi par la poste de cubis ne semble pas poser de problème, juste qu’il faut bien emballer le paquet. Je vous laisse voir sur le site de la poste, les tarifs des colis !

Cela fait quelques jours que Adeline sait qu’elle va devoir passer un entretien à Cayenne, pour un poste toutefois à Saint-Laurent du Maroni (organisation guyanaise). La chose est donc prévue : on loue une voiture pour descendre les quelques 250km de la N1 vers Cayenne, soit 3h30 de route environ. L’entretien a lieu à Rémire-Montjoly, réputé pour ses belles plages, sa tranquillité et ses belles maisons, bref tout l’inverse de Saint-Laurent, compte tenu de notre état d’esprit actuel. On attend donc avec une certaine impatience cette journée pour découvrir les environs et on se prend même à rêver, sans trop y croire, à une installation sur place, tant les images qu’on a en tête nous attirent, vues de Saint-Laurent. Alors, on fait d’une pierre deux coups : pendant que Adeline passera son entretien, Mike visitera deux collocs.

La route s’écoule facilement : on est si peu sorti de la ville depuis notre arrivée que le fait de voir de nouveaux paysages, même depuis la fenêtre de la voiture, nous ravit déjà; il faut dire que la première fois, on a pris cette route de nuit, avec la fatigue du transit dans les yeux. Et puis le simple fait d’être en mouvement, d’avancer, d’être en chemin vers quelque part, bah c’est bon, tout simplement ! Je vous passe la description des paysages le long de la route, c’est surtout de la forêt et à vouloir vous en dire plus, je suis pas sûr que ça va être passionnant. Passons donc direct à l’arrivée sur place.

Pas trop difficile de trouver la bonne route et le secteur des visites/entretien, suffit de suivre les voies principales et de se fier aux plans GoogleMaps photographiés dans ma tête. En cherchant le resto, on se ballade volontairement au pif avec la voiture et on tombe sur la « route des plages » et là, c’est bim dans ta tronche : ça faisait longtemps que tu n’avais pas vu une belle plage, bah tiens ! Sable doré, les belles vagues de l’atlantique, cocotiers et jolis rochers, vous voyez un peu le tableau. On se prend un bol d’air de la mer et plein les mirettes… Punaise mais c’est ici qu’il faut qu’on s’installe ! Allez pas d’excitation, on garde les pieds sur terre et on arrête de rêver, n’oublions pas les déconvenues précédentes et attendons de voir ce que le coin réserve en termes de logement.

D’ailleurs, faudra peut-être déjeuner car l’heure du rendez-vous d’Adeline approche. Excellent repas au restaurant Baobab (allez-y si vous êtes à Rémire, c’est excellent et les cuisinières sont super sympas, leur piment est extra !!) puis nos rendez-vous s’enchainent. Résultat : un entretien de boulot aux allures de club tricot pour Adeline et pour moi, deux belles villas avec piscine, jardin, grand espace, calme et chambre avec salle de bain privée… Pour faire rapide : aucune comparaison possible avec ce qu’on a vu à SLM: c’est le pied ici, avec la mer et les plages à 500m…

Sur la route du retour, gros dilemme : renoncer à Saint-Laurent et s’installer à Rémire ? Plus d’offres de boulot, plus de locations, un cadre sympa,… Tout à l’air plus facile alors pourquoi pas ! En plus, le feeling est bien passé dans les collocs visités. Rhaa quelle prise de tête ! Une chose est sûre, cette journée chargée nous a reboosté moralement et ça fait du bien. On a déjà rempilé pour une semaine de location à Saint Laurent alors on se dit qu’on va faire le maximum pour trouver ce qu’on était venu chercher là à la base : boulot et maison tranquille. Et si au bout de cette semaine, c’est toujours pas bon, c’est décidé : on bouge de là !!!!

Partir… On en rêve, on le désire, on l’attend et puis ça arrive. Ça vous tombe d’un coup, on a beau être préparé, être déjà parti avant, avoir son sac tout prêt avec tout ce qu’il faut, RIEN ne vous prépare à la surprise de l’arrivée en territoires inconnus; vos lectures, vos échanges, votre expérience ne peuvent vous apporter qu’un renfort de courte durée lorsque vous débarquez. Les premiers jours passent vite, beaucoup de choses à faire, à chercher, c’était prévu. Viennent ensuite les premières déconvenues, les espoirs bâtis sur une supposition qui s’avère fausse, l’hypothèse positive qui se révèle négative, le rêve qui prend des airs de dure réalité,… C’est la période du premier doute. Un doute pourtant bénéfique, car à ce moment, il reste la force de relativiser. Ce n’est qu’une mauvaise passe, des inattendus comme il peut en arriver, nous allons rebondir. Réorientons les recherches en fonction de nouvelles informations récupérées ici même !

Nouvelles recherches, nouveaux espoirs, nouveaux rêves, plus fort ceux-ci, on y croit plus, on veut y croire plus. Et nouvelles déconvenues… Qu’espériez trouver ici ? Des gens qui vous attendent à bras ouvert, clés en main, prêt à vous donner tout pour rien ? Non, si vous n’êtes pas dans le Réseau, vous n’avez pas accès à ce genre d’occasion, démmerdez-vous ! Quelle désespérante sensation que celle d’être bloqué à l’entrée du club devant le vigile qui vous indique que vous n’êtes pas membre… Et le pire, c’est que vous êtes là dans la file comme un con et que n’avez même pas envie d’entrer, dans ce club. Tous des faux-culs. Alors pourquoi pas sortir de la file ? Après tout, c’est facile suffit de franchir le cordon et hop, une nouvelle liberté ! Mais que faire alors de tout ce temps passé à attendre, à marcher petit pas par petit pas pour se rapprocher de la porte ?

C’est le deuxième doute (ou juste le second, je ne sais pas encore), le plus dur, celui qui remet tout en question, revient au fondement du Choix de partir, celui de la solitude extrême, face à soi même et à ses choix, dont on ne sait plus s’ils sont bons ou mauvais. C’est la perte de la relativité, il n’y a plus de repère : ville, amis, famille, tout et tous sont loin, physiquement, moralement, intellectuellement. Impossible de parcourir par la pensée le chemin qui vous mènent à ce Doute, aussi proche de vous que peut être une personne… Vous vous sentez vidé de votre contenance, vidé de vos convictions, sans énergie, sauf celle de dénigrer en bloc l’endroit que pourtant vous aviez choisi, avant, avec le sourire et la détermination du vainqueur. Qui peut vous aider ? Qui peut vous comprendre ? Que faire maintenant ? Tourner et retourner les mêmes questions dans sa tête pendant des heures, c’est aboutir à chaque fois à la même conclusion : personne ne m’aidera face à vos choix, personne ne vous prendra par la main cette fois, non les choses n’arriveront pas d’elles mêmes. Vous êtes TOUT SEULS. Vous subissez de plein fouet le résultat de votre Choix, sans artifice humain ni protection sociale.

Votre cerveau vous accompagne mais dans quel état : le moindre espoir ridicule vous fait monter au paradis et l’instant d’après c’est l’enfer; vous n’avez goût à rien et l’instant d’après vous ne savez pas où donner de la tête… Vous êtes perdus, perdus dans le néant ou le plein de l’espace de vos choix. Tout ses films et ses lectures sur la question du choix : leurs auteurs ont-ils si bien compris que cela la puissance du choix, l’impact sur l’être. Ces auteurs ont-ils réellement compris la prise de conscience de ce trou sans fond, ce précipice qui sommeillent en nous ?

NB : cet article sera complété au fur et à mesure de notre séjour ici !

Le week-end, pour les locaux, il commence bien sûr dés le vendredi soir et chaque semaine, c’est jour de fête : dés la tombée du jour, vers 18h30, on achète de la bière au chinois et on la boit devant le magasin avec ses potes et avec la musique ragga de la voiture. On traine dans les rues, ça rigole, l’ambiance est bon enfant à cette heure ci (mais au fil de la nuit ça évolue !). De nombreux autres achètent des plats à emporter pour profiter d’un repas facile et d’un apéro tranquille chez soi. Je vous conseille pour ce genre de plaisir les grandes pizzas de Pizza Flash, dans la rue en face du marché (pensez dans ce cas à commander avant 19h, après, c’est le rush; comptez 25min de préparation). Pour que le plaisir soit total et pour minimiser votre attente, vous pouvez vous procurer des bières fraiches dans l’un des chinois alentour, rien de vous empêche d’ailleurs de suivre la coutume local et de commencer votre cannette dans la rue. Sinon, près de quatre camions sont présents sur la place du marché : frites, sandwichs, grillades, glaces,… Vous devriez trouver votre bonheur. Il reste en dernier lieu les traditionnels snacks chinois disséminés dans la ville, citons par exemple « Chez Monique », une institution à Saint-Laurent.

Après le repas, vous serez peut-être tentés par une petite sortie : plein centre, vous pouvez essayer le Mambari, à l’ambiance Western (à tous les sens du terme): beaucoup d’espace, des télés écran plats, des pressions et beaucoup de « métros » bien sûr. Au fil de la soirée, le son monte et vous pourrez danser sur la petite piste à l’arrière. Si ce genre d’ambiance ne vous tente pas, vous apprécierez peut-être plus celle du bar du quartier amérindien Paddock, où chaque vendredi les musiciens volontaires peuvent prendre part au bœuf hebdomadaire, ambiance un peu plus hétéroclite par ici.

Ne vous couchez pas trop tard le vendredi car il reste encore deux jours ! Le samedi la journée commence dés le lever du soleil avec le marché du… samedi, sur la place du… marché. Rendez-vous d’abord à la boulangerie, non loin de la place en allant vers l’église dans la rue principale, pour votre encas du matin; prenez-y le temps de profiter de la fraicheur du matin avec un petit pain au chocolat qui n’a rien à envier à ses copains de métropole. Ensuite, errez, flânez, sentez, goutez : fruits exotiques, épices, légumes frais,… vous trouverez à peu près tout pour votre cuisine. Je vous conseille d’essayer les avocats : mûrs, ils sont fondants et juteux, un plaisir lorsque l’on ne connait que les petits avocats de supermarchés (un avocat pèse facilement 400g ici…). Votre repas du midi pourrait bien se faire aux halles du marché. En effet, lors de votre ballade, vous passerez forcément à l’intérieur des halles et découvrirez les quelques échoppes asiatiques qui proposent soupes laotiennes et vietnamiennes, bo bun, nems et samoussas à des prix raisonnables. En tout cas, pour les soupes, c’est un bon rapport qualité prix (prenez la taille moyenne, c’est bien suffisant!). Profitez au minimum d’un délicieux jus de fruits frais, vous serez accro dés le premier verre. Beaucoup de monde vient ici manger le samedi matin et c’est un peu un point de rencontre pour tout le monde, locaux et « métros ». Notez aussi que ces halles hébergent un boucher.

Vous pourrez facilement occuper le reste de la journée par une ballade au bagne et dans le quartier environnant, renseignements à prendre à l’office de tourisme pour avoir un guide ou juste le plan de la ville et quelques infos. Sachez notamment qu’il existe des ballades urbaines avec des panneaux explicatifs, français et anglais, répartis dans toute la ville. C’est une bonne idée de se les faire expliquer par l’office de tourisme et d’arpenter les rues seul.

Parce que c’est samedi soir et qu’il faut savoir se faire plaisir, vous pourrez prendre votre repas au restaurant « La goélette », établi sur le navire « Golden Harvest » à l’histoire chargée et dont le cadre est tout simplement superbe. Vous ne serez vraiment pas déçu de la cuisine servie ici et des animations ont souvent lieu le week-end. Ce bon moment aura certes un prix mais vous ne venez pas ici tous les jours non ? Ensuite, reposez-vous car, par chance, dés le lendemain, vous partirez dans les forêts alentours.

En effet chaque premier dimanche du mois, le bureau de l’ONF local organise des ballades pédestres en forêt sur la matinée. C’est toujours un chemin différent et une ballade enrichissante. La participation est de 7€/pers. Idéalement, soyez équipé d’un pantalon long et de bottes : le pantalon pour se prémunir des piqûres d’insectes divers et les bottes car ces sentiers sont majoritairement boueux (oubliez vos chaussures gore-tex qui ne s’en remettront jamais ou pas avant plusieurs jours). Si vous n’êtes pas tombés sur le bon dimanche du mois, sachez qu’il fait bon sortir de la ville, car le dimanche, l’activité de Saint-Laurent tombe à son plus bas niveau et vous aurez une vraie impression de ville morte… Deux itinéraires d’excursions au départ de Saint-Laurent: optez pour l’exploration de la route de Saint-Jean et partez en forêt malgré tout : la forêt de Saint-Jean comporte deux sentiers de ballades balisés (1h ou 4h, renseignements à l’OT de Saint-Laurent), vous pouvez compléter la journée par la visite des villages de Saint-Jean, où vous pourrez visiter un le camp de la relégation et boire un verre en terrasse au bord du Maroni au restaurant « Saint Jean », puis visiter Apatou, à 40km de Saint-Laurent, qui conserve un charme rural. Autre option pour la journée : partez au nord par la route de Mana. Chaque dimanche matin a lieu un marché Hmong (ethnie laotienne) réputé à Javouhey, c’est l’un des plus rempli et coloré de la région car cette partie du littoral est plus propice aux cultures maraîchères, spécialités des Hmongs justement. Prolongez la journée par une ballade naturaliste dans les environs de Awala Yalimapo ou de Mana qui regorgent de sites naturels magnifiques (circuits écotouristiques possibles sur place, se renseigner par avance). A noter que Yalimapo est l’un des sites de pontes principaux pour les tortues Luth, si vous êtes présents aux environs de juin à août, vous pourrez assister à ce spectacle rare (pontes ou émergences des petites tortues) en venant au moment des marées hautes. Renseignez-vous également par avance sur le respect et les conditions d’accès de ces sites protégés ainsi que sur les horaires des marées (rechercher les horaires de « plage des hattes »).

Vous serez certainement vannés par cette dernière journée et finalement, pourquoi ne pas la terminer à la piscine de votre résidence, histoire de se rafraîchir et de se détendre avant de d’entamer une nouvelle semaine d’aventures…

Plutôt que de noter ça sur un bout de papier que l’on va perdre, un billet sur le blog !

89.2 RADIO ALUKUMA
89.6 OUEST FM GUYANE
90.2 RADIO UDL
91.0 GUYANE 1ERE
91.5 RADIO MOSAIQUE
92.4 TRACE FM
94.5 NOSTALGIE GUYANE
95.7 RADIO SAINT-GABRIEL
96.7 VOIX DANS LE DESERT
98.7 RFI
100.1 RLM (Radio LittoMega)
100.5 NRJ GUYANE
101.0/104.0 FRANCE INTER

Il y a une explication relativement simple au fait qu’il pleuve beaucoup en guyane. Il faut imaginer les deux gros anticyclones qui se partagent l’océan atlantique : l’anticyclone des Açores qui tourne dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord et l’anticyclone de Saint-Hélène qui tourne dans le sens inverse, dans l’hémisphère sud. Au milieu une zone depressionnaire constante qui se déplace donc d’est en ouest et vient buter régulièrement sur… la Guyane ! En y déversant bien sûr ce qu’elle a recolté au dessus de l’océan. Cette zone perturbée, c’est la Z.I.C. : la Zone Intertropicale de Convergence. J’aurai bien aimé trouvé une vidéo Fred & Jamy du bigniou mais à défaut voici celle-ci :

D’abord, il y a eu ce couple d’enseignants qui nous proposaient de nous loger gratuitement sur Juillet/Aout contre gardiennage de la maison et de leur gros chien. C’était alléchant mais cela nous bloquer à la meilleure période, juillet-aout, pour trouver un logement pour nous. Ensuite, il y a le coup de fil de Mélanie, suite à notre annonce sur Blada.com : elle cherchait une colloc et nous avons dit banco, on se voit à SLM et on cherche une maison ensemble. Après, Sabrina nous a fait rêver avec son annonce pour une chambre dans une grande villa avec une piscine gigantesque, dommage pourtant qu’elle ne libérait sa chambre que pour Juillet-Aout… Anthony, Béa et Fanny proposaient aussi une chambre dans leur colloc mais nous avons renoncé à la visite quand, arrivés à SLM, Mélanie nous a appris qu’elle avait trouvé Capucine, une autre nouvelle amie à la recherche d’une collocation. Capucine amena à son tour Prisca pour qu’on puisse trouver une trèèès grande maison pour 5 avec tout ce qu’il faut. Mais trouver ce genre de bien, vide, même à cette époque, c’est chose difficile. On s’était résigné à visiter une des seules maisons dispos dans le quartier « métros » mais Capucine annonça au dernier moment qu’elle se lançait dans une autre colloc avec Prisca et un autre ami. Allez hop, -2. Visite de la maison du « Lac bleu » tout de même : est-ce vraiment dans une telle colloc qu’on veut se lancer ? Début des nouvelles recherches, le doute est dans la place : et si on faisait aussi des recherches séparément ? On dirait qu’on a plus de chance de trouver quelque chose dans des collocs existantes que d’en créer une ! Enfin du moins, en arrivant sur place à la dernière minute. Mélanie est d’accord : phase 3, c’est parti. A suivre !