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Des photos d’eul’ baraque quoâ !

Le jardin de devant avec au fond la terrasse

Le coin pépére tranquillou avec les deux banquettes et une table-basse-qu’elle-est-même-trop-belle. C’est le coin où quel que soit le jour, on s’y vautre à un moment donné.

La table de jardin : on ne mange jamais à l’intérieur (on a pas de table à l’intérieur).

Et puis le troisième coin tranquille de la terrasse (Note : rajouter un tapis tiens). J’aime le truc que fait le bambou.

On passe à l’intérieur : le salon tout en bois d’ici dont je me souviens plus des noms. Voyez en deuxième plan ce qui arrive aux étagères genre IKEA au bout de 2 ans de Guyane, ça gondole !

Même chose d’un autre point de vue pour voir le petit bureau dans le coin.

La cuisine vu depuis le salon, avec un petit bar pour boire des coups comme dans ch’nord.

La cuisine elle-même, full équipée, enfin presque. On s’est même payé un robot de cuisine FORTEX, une merveille vous imaginez bien…..

La terrasse et l’gardin vue de la fenêtre de la cuisine

Je vous présente : la salle d’eau.

… avec sa douche énorme, un bonheur de se laver là-dedans, pas besoin de rideau moche et crasseux qui se colle à vous dés que vous avez le dos tourné.

Le coin pipi-popo, essentiel, évidemment avec un peu de lecture : « Créola », « Maison Créole » et la brochure « Bienvenue à Saint-Laurent du Maroni » de l’office de tourisme.

L’accès à la chambre (en mezzanine) se fait par un escalier en bois (avec des marches bien larges, j’adore ce détail).

Et voilà la chambre (notez la présence du ventilateur prêt à l’emploi, très important pour les premières nuits ici !)

Ici, on voit notre systéme de rangement de linge : pour éviter que ça pourrisse avec l’humidité, pas d’armoire de rangement, tout reste à l’air libre sur cette grande table à deux niveaux dans le courant d’air prés de la fenêtre. C’est très important pour éviter que ses fringues puent le vieux cleps qui a dormi dans ses poils humides.

Autre point de vue pour voir l’aération au dessus de nos têtes cette fois (avec moustiquaire maison), là-aussi toute la chambre est en bois local.

La vue de là-haut pour finir, juste pour vous montrer un peu la hauteur de plafond (l’idée du proprio était que plus c’était haut plus ce serait frais en bas. Il est vrai que lorsqu’on est en haut et que la chaleur est réglée sur « Infernale », en bas elle reste en position « Torride »).

Pour celles et ceux qui se poseraient la question, non ce n’est pas un appart meublé ! Les anciens locataires partaient et revendaient tout ce qu’ils avaient, on a regardé, on a aimé et on a tout acheté en bloc. On va pas se compliquer la vie hein ! Après on a tout remis à notre gout, on a rajouté des trucs ici et là et hop. Reste la partie habillage des murs !

Je vois d’ici mes amis nordistes avec un grand sourire : « Ah enfin un sujet qui nous intéressent ! Où acheter ses bières ! ». Et bien, désolé de vous décevoir mesdemoiselles et messieurs, car même s’il est vrai que je vais parler de carburant, il s’agit de celui qui alimentent ces bons vieux moteurs thermiques et non celui qui coulent habituellement dans vos gosiers et vos veines. Mais je vais toutefois tâcher de garder le parallèle avec votre boisson favorite de façon à ce que la lecture soit aussi agréable pour vous que pour les personnes intéressées par le fond de l’article. Pour les Nordistes donc, relevez les allusions « PMAN » : « Pour Mes Amis du Nord ».

Le sujet est relativement simple à aborder et le billet va donc être court (si je ne digresse pas trop) : deux stations essences à Saint-Laurent, Texaco et Total. PMAN : c’est comme avoir à choisir entre une Bavik et une Saint-Omer : vous ne voulez d’aucun des deux sauf bien sûr si vous êtes à sec, le réservoir vide.

La première Texaco, en arrivant à Saint-Laurent, se situe sur la route principale à gauche. Elle a l’air un peu miteuse, on se demande même parfois si elle est vraiment ouverte. C’est d’ailleurs peut-être pour ça qu’un grand panneau « Station ouverte » est présent en permanence devant. Le service est pourtant impéc : personnel pour remplir votre réservoir et le gars vient même avec son lecteur de CB jusque devant la pompe. Je pourrai presque rester assis tranquillement dans la voiture et attendre que ça se fasse mais comme j’ai pas la clim vaut mieux rester dehors. Bon cela dit, l’approvisionnement de cette station n’est pas toujours bien assuré et souvent, la moitié des pompes sont fermées. PMAN  : C’est comme si vous débarquiez dans un bar à l’heure de l’apéro, alléché par l’enseigne Chimay clignotante et que le tavernier vous annonce qu’il est à court…

La deuxième station se situe en ville, presque dans le centre, sur la route qui mène vers Saint-Jean : impossible à rater, car elle est sur la route qui mène au Super U (PMAN : oui, un endroit où on peut acheter des bières) et vu que c’est le seul supermarché à 100km à la ronde… Service « total » donc : beaucoup de pompes, toujours bien approvisionné, on vient vous servir (par contre, vous payez à l’intérieur, sécurité oblige hein!). Vu l’emplacement stratégique, l’affluence y est souvent importante, même le petit train de l’office de tourisme s’y ravitaille…

Je ne conseillerai pas d’aller plus dans l’une que dans l’autre, tout dépend d’où vous venez et où vous allez… Sachez de plus que sur toute la Guyane, les tarifs des carburants (PMAN : ceux des voitures) sont indexés et identiques dans toutes les stations (en ce moment : 1.73 €/L de Sans-Plomb, tendance baissière, fin juin c’était 1.76€/L).

Quelque soit votre choix, si vous quittez Saint-Laurent, pensez à faire le plein : sur les 258km qui mène à Cayenne, je n’ai vu qu’une seule station service… PMAN : il est aussi essentiel de faire le plein en quittant Saint-Laurent que de quitter Lille pour la plage avec quelques bières dans le coffre !

Quelques vues des rivages du Maroni depuis Saint-Laurent et Albina (images du téléphone !)

A Lille, on prend la voiture pour aller acheter des cageots de bières en Belgique. A Saint-Laurent, on prend la pirogue pour aller faire ses courses au Suriname. Point besoin de visas pour se rendre de l’autre côté du fleuve, à Albina : les contrôles ne se font que plus loin sur la route qui mène à Paramaribo, la capitale. La libre circulation entre les deux pays marche aussi pour les marchandises et c’est la raison majeure qui poussent les guyanais à se rendre sur ce petit bout de Suriname.

Car Albina, faut l’avouer, c’est pas très grand. Ce qui amuse d’abord, c’est de voir les noms de rues suffixées de « straat » (quand je disais que c’était comme en Belgique..) : les anciens colons néerlandais ont laissé leur trace. Mais pas pour tout, par exemple ici, on roule à gauche et les volants sont à droite. Est-ce du à la proximité d’avec le Guyana, ancienne colonie britannique ? Je ne sais pas. Et j’aurais du mal à demander le pourquoi à un local car je n’arrive pas à savoir quelle langue ils parlent ici. Contre toute attente, ça ne semble pas le néerlandais, ni l’espagnol et malgré quelques mots de français, le reste m’est inaccessible. Un amérindien, me voyant tergiverser avec un commerçant pour connaître un prix, me lance un autre baragouinage avec dedans les mots « taki-taki ». Je fais alors une traduction mentale : « Monsieur, vous pouvez vous adresser à cet homme en parlant le dialecte local sur cette portion du fleuve, à savoir le Taki-taki. A bientôt ». Je salue l’amérindien, voilà un mystère résolu.

Ce qui saute aux yeux dés l’arrivée, c’est l’omniprésence de « supermarkets » chinois : « John Su Supermarket », « A-San Supermarket », « Hong Supermarket », je pourrais continuer longtemps. La demande pour ce genre de magasins est là : les tarifs au Suriname sont nettement moins élevé qu’en Guyane. Les importations maritimes guyanaises sont en effet fortement taxées par l’État français sous couvert de « l’octroi de mer ». Je ne sais pas plus que vous ce que c’est sauf que ça fait drôlement grimper les prix… Heureusement donc, les chinois surinamais et leurs tarifs défiant toute concurrence se sont installés pile où il fallait. Décidément très fort ces chinois. On y trouve globalement de tout, sauf du frais ; tout vient des quatre coins du monde : coconut milk de Thaïlande, épices d’Inde, dentifrice du Vietnam, bric à brac de Chine, Heineken des Pays-bas,…

La ville est donc clairement orientée vers le commerce et de nombreuses publicités sur les façades, peintes à la main comme en Inde ou au Népal, vous rappellent les marques les plus connues, dans le cas où, suite à un important traumatisme crânien, ayant perdu tous vos souvenirs mais pas le goût de la bière, vous n’ayez pas à hésiter sur le choix de votre boisson : « Une Parbo Beer, s’il vous plait ! ». Les Guyanais les plus avertis ne s’y trompent pas, à Albina on achète. Ils viennent donc ici se ravitailler en utilisant une brouette : passe-partout, grande capacité, résistance. L’accessoire indispensable.

Parlons un peu couleur locale pour conclure : la majorité des personnes, garçons ou filles d’ailleurs, ont des dreads ou tresses africaines. Les gars portent ces grands bonnets afros contenants toutes leur imposante chevelure et les filles arborent leur tresses violettes, blondes ou vertes. Ajoutez à cela quelques bistrots avec des Bob peint à la main et une devanture colorée, un fond musical jamaïcain et vous y êtes. D’ailleurs, je verrai un peu plus loin tout un ensemble de coiffeurs dédiés au rajout de mèches et autres suppléments capillaires. Amusant de voir qu’ici, aller chez coiffeur implique de gagner des cheveux, pas d’en perdre.

Donc, pour ceux qui avait perdu le fil, Albina, on y arrive aussi facilement qu’en Belgique, on conduit comme en Angleterre, ils parlent comme en Guyane, écrivent comme aux Pays-Bas, se coiffent comme en Jamaique, peignent comme en Inde, sont envahis par les produits de Chine mais, mais, mais : Albina, c’est au Suriname.

Albina pratique :

  • « Embarcadère » des pirogues depuis Saint-Laurent : au bout du Boulevard du Général De Gaulle

  • Tarif de la pirogue depuis Saint-Laurent : 5€ aller ET retour (vous payez au retour)

  • Pas besoin de visas si vous ne poussez pas plus loin au Suriname

  • Prévoir un sac (ou une brouette donc!) pour rapporter vos achats

  • Manger le midi : aucune hésitation, aller chez Héroina, vous ne serez pas déçu quoique vous choisissiez et les prix sont vraiment raisonnables au vu de la quantité !