project Archives | Mickael Berteloot - Auteur Photographe

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Baleinier n°115 au port de Reykjavik, la capitale Islandaise. En islandais, ces bateaux sont appelés « Hvalur » (qui veut en fait dire baleine) d’où le H sur les cheminées. La chasse à la baleine existe toujours de nos jours, principalement pour satisfaire le marché japonnais. Bien que celle-ci représente une part mineure de la pêche industrielle, les baleines sont toujours en danger de disparition. Elles proliféraient pourtant encore à la fin du XIXième siècle mais l’évolution des méthodes de pêche, avec l’apparition du canon lance-harpon et des stations baleinières, notamment en Norvège ont réduit dramatiquement leur nombre au point de risquer leur disparition. Si bien qu’en 1915, la chasse à la baleine fût interdite par le gouvernement islandais.. jusqu’en 1948. Aujourd’hui, l’Islande est un des seuls pays à continuer la chasse commerciale de ces cétacés. Le paradoxe de cette pêche est que les islandais eux-même sont majoritairement contre cette pratique et ne sont pas que très peu consommateurs…

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Cellule n°13, 3ième étage de la prison Tuol Sleng de Phnom Penh, autrement connu sous le nom de camp S21, 1.5m², capacité de la cellule : 3 personnes. En seulement 4 ans, cette prison improvisée dans un ancien lycée en plein coeur de Phnom Penh vît défiler prêt de 20.000 prisonniers. Ceux-ci, hommes, femmes, enfants, bébés, y étaient torturés et exécutés. A la fermeture du camp en 1979, seules sept personnes en réchappèrent vivantes. Vu sur un tableau décrépi au 3ième étage : « Interdictions : Il est absolument interdit de parler. Avant de faire quelque chose, il faut avoir l’autorisation du gardien. Il est absolument interdit de faire du bruit. A l’entrée du gardien ou d’un autre prisonnier, il faut être couché. »

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Vu au port autonome de Dunkerque. Au port, une grande partie de l’activité est maintenant « masquée » à la vue du grand public, derrière de grandes barrières et des postes de « sécurité ». Même s’il n’est plus possible de voir les hommes au travail, il reste que les lieux visibles sont chargés d’une histoire : ici le passage du temps et l’usage des hommes ont donné aux objets un autre sens que celui de leur fonction.

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Gdansk, qui fût la première ville attaquée par les allemands lors de la seconde guerre mondiale, sort du conflit détruite en grande partie. Avec l’aide des soviétiques, les polonais reconstruisent des larges bâtiments, dans le plus pur style soviétique, pour héberger les ouvriers de plus en plus nombreux à travailler dans les chantiers navals. Fin 1970, ces ouvriers, ne supportant plus leurs conditions de travail et de vie, forment un syndicat et se révoltent contre le gouvernement, qui réprimera les manifestations dans le sang. 10 ans plus tard, une fédération de syndicats, Solidarność, dirigé par Lech Wałęsa, se soulève à nouveau, en prônant la non-violence et parvient à établir une cassure dans le régime communiste. Ces événements dramatiques, à tous les sens du terme, ne peuvent que revenir en mémoire lorsque l’on se ballade dans les ruelles environnant les anciens chantiers et bien qu’aujourd’hui seul un monument commère concrètement cette période historique, les tristes cités dortoirs des chantiers portent toujours le poids du passé.

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« The Clinic » est un bar du célèbre quartier Clarke Quay à Singapour, quartier réputé pour ses restaurants et boites de nuit. Toute la déco de ce bar a été pensée sur le thème de l’hôpital : éclairage par des spots de salles d’opération, fauteuils roulants pour les sièges, poche de sang pour le coulis au chocolat, divers tubes à essai pour les boissons, etc… Je me suis dit que c’était une bonne façon de recycler du matériel médical, même si après coup, j’ai trouvé ça d’un peu mauvais goût… D’autres aussi apparemment car le bar, qui se revendiquait comme « l’un des plus décalé de la planète », a finalement fermé en décembre 2011.

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Beaucoup de français nordistes font le trajet jusqu’en Belgique pour s’acheter du tabac. Avant, on y aller aussi pour acheter de l’essence, des chocolats et boire une chope. Si certaines de ces boutiques existent toujours aujourd’hui, l’âge d’or des commerces frontaliers est passé. Ici à la frontière, dans l’avesnois, on vendait des vêtements, on négociait des meubles, on faisait de bonnes affaires, maintenant, on colle des journaux sur les vitrines.

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