dunkerque Archives | Mickael Berteloot - Auteur Photographe

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Stigmates

Autrement appelée la « Cathédrale des sables », l’église Saint-Eloi de Dunkerque existe depuis le XVième siècle. Elle n’a pas été épargnée : plusieurs fois détruite, rénovée, transformée au fil des années.
Aujourd’hui, il est toujours possible de voir les impacts de balles et d’obus datant de la seconde guerre mondiale sur les façades de l’église; ces traces auraient été gardées volontairement lors des dernières restaurations (je n’ai pas de source pour confirmer).

Photo prise à Dunkerque, France en août 2015.

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Vu au port autonome de Dunkerque. Au port, une grande partie de l’activité est maintenant « masquée » à la vue du grand public, derrière de grandes barrières et des postes de « sécurité ». Même s’il n’est plus possible de voir les hommes au travail, il reste que les lieux visibles sont chargés d’une histoire : ici le passage du temps et l’usage des hommes ont donné aux objets un autre sens que celui de leur fonction.

Visite au port de Dunkerque

J’ai toujours été attiré par le port de Dunkerque. Tout petit, j’y allais avec mon père dans son camion et je me baladais sur les quais pendant que mon père chargeait. J’adorais cette ambiance colorée : la rouille, les flaques d’eau sales, les bateaux en réparation, les pièces, énormes, étalées ça et la, les gens, les mains pleines de graisses dans leurs vêtements de travail noirs. Et puis, tous ces gens qui parlaient une autre langue. Je collectionnais les canettes à l’époque et le port était une mine d’or : des canettes aux écritures et noms inconnus !
Aujourd’hui, l’accès à ces endroits particuliers est fermé au public; on ne peut plus y accéder qu’avec un laisser-passer justifiant d’une mission donnée, pas de « tourisme », ici, on produit, on charge, on optimise, on rentabilise. Les endroits accessibles au port sont ceux où il n’y a plus de vie, fermés aux bateaux et en attente de réhabilitation Ce sont des endroits morts comparés aux souvenirs que j’ai du port. Je m’y rend cependant régulièrement lorsque je rend visite à mes parents, espérant revoir ces scènes colorées, ne serait-ce que de loin. En rentrant, je pourrai en parler à mon père, qui à son tour me rappellera d’autres bon souvenirs. Le Port monotone. C’est sûr, un jour, je demanderai un laisser-passer.

Mickael Berteloot Up